ASSOCIATION FÉCAMP TERRE-NEUVE
GEORGES JOSEPH CHRISTIAN SIMENON
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Fécamp ! Une odeur compacte de morue et de hareng. Des monceaux de barils. Des mâts derrière les locomotives. Une sirène qui mugissait quelque part.
« Le quai des Belges ? »
C'était tout droit. Il suffisait de marcher dans les flaques visqueuses où scintillaient des écailles de poisson et où pourrissaient leurs viscères.
Le photographe d'art était en même temps boutiquier et dépositaire de journaux. Il vendait des suroîts, des vareuses rouges en toile à voile, des cordages de chanvre et des cartes postales de Nouvel An. [ … ]
Les palans des bateaux grinçaient, dehors. On entendait la mer qui culbutait les galets le long de la digue. »
Georges Simenon
Pietr le Létton, première édition, Éditions Fayard, Paris 1931
Écrit à bord de l'Ostrogoth, Delfzijl (Pays-Bas), septembre 1929 et Nandy près de Morsang-sur-Seine (Seine-et-Marne), mai 1930.
Premier polar de la série Maigret. Dans ce tout premier Maigret, Simenon donne une description physique de Maigret et de son style de vie ; l'ambiance est plus cosmopolite que dans les autres livres ; mais il y pleut déjà autant.
Pour en savoir plus sur Simenon & Fécamp,
voir article de Claude Menguy in
Annales du Patrimoine de Fécamp n° 05 - 1998
« La gare de La Bréauté où, à sept heures et demie du matin, le commissaire Maigret quitta la grande ligne Paris-Le Havre, lui donna un avant-goût de Fécamp.
Un buffet mal éclairé, aux murs sales, avec un comptoir où moisissaient quelques gâteaux secs et où trois bananes et cinq oranges essayaient de faire une pyramide.
Ici, on sentait plus violemment la tempête. La pluie tombait à seaux. Pour aller d'une voie à l'autre, il fallait patauger dans la boue jusqu'aux genoux.
Un vilain petit train, fait de wagons de rebut. Des fermes mal dessinées dans le petit jour blême, à demi effacées par les hachures de pluie.