ASSOCIATION FÉCAMP TERRE-NEUVE
Etienne Bernet / © Édition Association Fécamp Terre-Neuve
Extrait de : Etienne Bernet, Histoire de la pêche à Terre-Neuve (à paraître).
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Saint-Georges est un grand trois-mâts construit en 1903 à Saint-Malo, par les chantiers Gautier, pour la pêche de la morue à Terre-Neuve ; l'un des trois navires construits pour la nouvelle Société Terreneuvienne (ou Terreneuvienne Fécampoise) créée pour la circonstance, le 21 février 1903 : Saint-Georges, Saint-Charles et Saint-Raymond ; le troisième sera plus connu sous le simple nom de Raymond.
Le capitaine Mayeux commande le Saint-Georges pour sa première campagne, en 1904, remplacé par Henri Niérat, en 1905. Le subrécargue, ou maître de pêche, étant Joseph Villard, il part en campagne, le 16 mars, avec un équipage de 40 hommes. Hélas, un mois plus tard, le 16 avril, il fait naufrage en arrivant sur les bancs, après avoir heurté un iceberg. L'équipage est heureusement sauvé par la goélette Germaine et Louis, de Saint-Servan qui va le débarquer à Saint-Pierre.
Le 18 mai, trente-cinq hommes d'équipage du Saint-Georges débarquent à Fécamp, de la goélette Saint-Michel de Saint-Malo qui les a rapatriés. Cinq marins qui ont trouvé à s'embarquer sont restés à Saint-Pierre. Ils se dirigent aussitôt vers la chapelle de Notre-Dame-du-Salut, pour accomplir le vœu qu'ils avaient fait au moment de l'abordage.
Un ex-voto, tableau d’Eugène Grandin montrant le naufrage du Saint-Georges, a été retrouvé dans l’église d’Yport, en 1996.
Navires de 521 Tx de jauge brute pour 420 Tx de jauge nette, de dimensions identiques, 47 mètres de long, 9,35 m de large, pour un creux de 5 m et un tirant d'eau 4,90 m ; à leur "neuvage" Saint-Georges, Saint-Charles et Saint-Raymond sont gréés en trois-mâts latins.
De conception moderne, ils sont les seuls voiliers terre-neuviers à avoir le poste d’équipage entre le grand mât et le mât d’artimon, les logements de l’équipage étaient, disait-on, supérieurs à tout autre navire. Équipés d'une chambre frigorifique destinée à conserver les appâts, pour vingt jours de pêche, et d’une chaudière donnant une force motrice facilitant certaines manœuvres du gréement, leur silhouette était reconnaissable à leur très longue dunette.
Note : Dix-huit ans plus tard, le 24 avril 1923, le Raymond fait, lui aussi, naufrage rigoureusement dans les mêmes conditions que le Saint-Georges.
Rare image du Saint-Geoges amarré quai Bérigny à son "neuvage", 1903/1904.
Ses "sister schips",Saint-Charles et Saint-Raymond, sont à couple.
© D. R.