ASSOCIATION FÉCAMP TERRE-NEUVE
Marie-Hélène Desjardins / © Édition Association Fécamp Terre-Neuve
Pour en savoir plus : Rapport de mer du capitaine Eugène Féron in Léopold Soublin, Cent ans de pêche à Terre-Neuve, p. 1003/1004.
La reproduction d’extraits de ce texte est autorisée sous réserve d’en mentionner l’auteur et l’éditeur.
Cloche du voilier fécampois La Liberté, 1896
Bronze, 520 x 388 mm
Don anonyme, 2005
Musée de Fécamp, inv. 2005.13.
© Imagery
Le trois-mâts goélette La Liberté, armement Hippolyte Chédru, construit en 1895 pour la pêche morutière à Terre-Neuve, est torpillé le 8 juin 1915 par un sous-marin allemand, et sombre en mer d’Irlande.
La totalité de l’équipage sera sauvée comme l’explique le rapport de mer du capitaine Féron :
« (…) le sous-marin s'est dirigé à petite vitesse sur nous. La mer était très calme. À 9 heures du matin, le sous-marin était à 300 m et m'a sommé de quitter le bord et m'a fait embarquer à bord du sous-marin…Trois matelots allemands sont descendus dans la barquette qui s’est avancée vers le navire pour y placer une bombe. Ceci étant fait…il m’a laissé partir avec mes hommes. À 9 heures 10, la bombe faisait explosion mais le bateau n’a rien ressenti. Alors le sous-marin a tiré 15 coups de canon sur notre bateau qui a sombré a 10 heures 25 du matin, à 60 milles à l’ouest de Lundy Island (…) ».
Embarqués sur une chaloupe et un doris, les naufragés parvirent à gagner Milford Haven, et furent bien reçus en Angleterre.
La cloche du navire fut repêchée fortuitement en 2005 à environ 105 m de profondeur, par des pêcheurs de langoustine bretons qui, découvrant l’inscription en relief :
« LA LIBERTÉ / 1896 / FÉCAMP » décidèrent de la remettre au Musée de Fécamp en hommage aux naufragés.
Cet objet, de retour à Fécamp 90 ans après le naufrage du navire, est un témoignage particulièrement émouvant pour les marins fécampois. Il apporte en outre un précieux témoignage sur le contexte de la pêche en temps de guerre.
La Liberté à quai dans le port de Fécamp. © D.R.