Heureux

L’Heureux a été construit en 1930 aux Chantiers Navals Français à Blainville (Calvados) pour l’armement Dubray et Lainé de Saint-Malo. D’une longueur de 64,17m, d’une largeur de 10,42m, et propulsé par un moteur Sulzer de 800 chevaux, il comportait un équipage de 55 hommes.

En 1932, ses armateurs décident de l’exploiter au départ de Fécamp, en le remettant en consignation à la Société Fécampoise de Pêche, qui le place sous les ordres du capitaine Placide Daussy. De 1932 à 1935, il pratique la grande pêche morutière à Terre-Neuve, Islande, île aux Ours, Groenland, mer Blanche, Spitzberg, avant de retourner à Saint-Malo en 1936.

L’Heureux avait une silhouette particulière avec sa haute cheminée de vapeur, ses deux petites cabines aux extrémités des ailes de la timonerie, et sa passerelle allant du château au gaillard d’avant. Cette dernière permettait aux hommes d’éviter de traverser le pont encombré et quelquefois balayé par la mer, pour se rendre à l’avant où se trouvaient les logements. Un des armateurs qui était aussi capitaine, n’était sans doute pas étranger à la conception de ces innovations qui amélioraient confort et sécurité.

Réquisitionné par la Marine Nationale en septembre 1939, il est transformé en patrouilleur immatriculé P 28. Il est rendu à son armateur en septembre 1940 à Casablanca, lequel, dans l’impossibilité de l’exploiter, le rapatrie vers le sud de la France. Il se trouve à la Ciotat lorsque les Allemands s’en emparent le 14 décembre 1942 et le transforment en chasseur de sous-marins immatriculé UJ.2213.
Il est torpillé le 15 mai 1944 par le sous-marin britannique Sickle à proximité de Nice.

La demi-coque de l’Heureux, modèle de chantier réalisé en 1930 par les chantiers navals qui ont construits le navire, est d’un grand intérêt historique et d’une très belle qualité d’éxécution. Elle a été acquise par le Musée des Terre-Neuvas grâce à un financement offert par un donateur anonyme.