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NAVIRES

LA GRANDE PÊCHE

ASSOCIATION FÉCAMP TERRE-NEUVE
Etienne Bernet / © Édition Association Fécamp Terre-Neuve
La reproduction d’extraits de ce texte est autorisée sous réserve d’en mentionner l’auteur et l’éditeur.
Chalutier (British trawler ) de 267 Tx de jauge brute, équipé d'un moteur de 450 cv lui donnant une vitesse de 10 nœuds, construit à Grimsby en 1896, et exploité à partir de 1897 sous le nom de City of Glasgow. Acheté par la Marine Nationale en 1902 et rebaptisé Estafette, il est armé en garde-pêche et mis en service en 1903 avec un équipage de 20 à 23 hommes. Armé d'un canon de 47 mm, il est affecté au service international de surveillance et de protection des pêcheurs par des navires de guerres. Ce service est confié à la « Station navale de la Manche » qui comprend pour la mer du Nord un aviso, l'Ibis, et deux anciens chalutiers, Estafette et Sentinelle, et le torpilleur Mangini, pour la Manche.

Le garde-pêche Estafette relâchera fréquemment à Fécamp, en pays de connaissance, au milieu des dundees pêchant le hareng en Mer du Nord dont il assurait la surveillance. Dans le Journal du Havre du 24 novembre 1909 on peut lire : « 22 novembre - La nuit dernière le garde-pêche Estafette en sortant du bassin Bérigny a abordé le terre-neuvier Saint-Michel et lui a causé des avaries assez importantes ».
En février 1910, le mauvais temps sévit en Manche et Estafette fait escale à Fécamp : « Hier après midi, vers quatre heures, est entré dans notre port le garde-pêche Estafette venant du Havre. L'Estafette a repris la mer dans la nuit de dimanche à lundi ».

Le 2 août 1914, basé à Dunkerque, transformé en patrouilleur de la Manche il devient annexe de l'aviso Ibis puis du Yatagan. En 1916, dragueur auxiliaire, il est affecté au dragage et à l’arraisonnement dans le secteur de Dunkerque sur les bancs de Flandre, près de Dick, Le 21 avril, il saute sur une mine et coule près de Dyck, mine larguée par le sous-marin UC 6, commandé par le lieutenant de vaisseau Matthias Graf von Schmettow, deux nouveaux champs de mines sont alors découverts près du bateau-feu de Dyck.

Le navire est cité à l’ordre du jour dans la zone des armées du Nord :
« Patrouilleur garde-pêche Estafette : s’est perdu sur une mine ennemie dans la passe Ouest de Dunkerque, le 21 avril 1916 » (Journal Officiel du 15 septembre 1919).

Marins disparus dans le naufrage de l’Estafette, le 21 avril 1916 :
- Horlaville André Jules Paul, domicilié et né au Havre le 3 juillet 1895, matelot de 3e classe.
- Defive Albert Alfred Cornil, né le 17 octobre 1891 à Rosendaël (Nord), matelot de 3e classe, sans spécialité, corps retrouvé le 30 mai 1916.
- Guérin Marcel, né le 26 juillet 1894 à Orléat (Puy-de-Dôme), matelot de 2e classe mécanicien, corps retrouvé.
- Musset Jean Marie Jacques Julien, né le 15 décembre 1889 à Tressé (Ille-et-Vilaine), matelot de 1ère classe, fusilier.
- Penven Joseph Louis Marie, né le 6 mai 1893 à Goudelin (Côtes d'Armor), matelot de 1ère classe, chauffeur.
- Vanhille Auguste François, né le 28 août 1892 à Bray Dunes (Nord), quartier-maître timonier.
- Wartel René Félix, né le 21 juin 1891 à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), quartier-maître mécanicien, corps retrouvé en rade du port de Dunkerque le jour même.
- Chapel Yves Marie né le 5 novembre 1884 à Landéda (Finistère), matelot chauffeur, etc.
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